Vous voici sur le portail d’une ville très singulière… Hanoi – la capitale du Vietnam est une ville millénaire au patrimoine historique, paysager, architectural et culturel. Avec l’ouverture économique de profondes mutations urbanistiques et culturelles, on trouve des contrastes entre le vieux quartier animé et la périphérie, symbole de modernité, que les habitants s’approrient à leur manière.
Lorsque la capitale du Vietnam a célébré son millénaire, le photographer Arthur Perset a fait un voyage à Hanoi et a capturé les moments quotidiens de cette ville et qu’il nous a raconté “24 heures à Hanoi” en profonde mutation, débordante de vie.
6 heures
A l’aube, chaque matin, plusieurs centaines de Hanoïens se retrouvent place du mausolée d’Ho Chi Minh. Certains pratiquent la gymnastique, d’autres se donnent simplement rendez-vous entre amis. A 6 heures tapantes, garde-à-vous. Sortis de nulle part, des soldats viennent hisser le drapeau vietnamien
8 heures
Le Vieux Quartier de Hanoï s’anime. Ce triangle d’à peine un kilomètre carré se transforme en gigantesque marché, cœur de l’activité de la ville. Le moindre bout de trottoir est utilisé à des fins commerciales.
10 heures
Au sud ouest de Hanoï, la nouvelle aire urbaine, appelée «Me Tri», est quasi déserte. Les habitants ont rejoint le centre ville pour travailler. Initialement prévue pour accueillir plusieurs milliers de personnes, cette zone résidentielle de 500.000 m2 est aujourd’hui à moitié vide. Certaines tours sont inachevées…
Midi
Les trottoirs se transforment en restaurant, la rue s’emplit des odeurs de grillades et de soupes. Côté organisation, le système D est la règle. Des rallonges tirées sur des dizaines de mètres pour acheminer l’électricité dans la rue… Ici, un ventilateur pour attiser le feu du barbecue et ses brochettes poulets.
« 36 rues »
C’est le nom que l’on donne au vieux quartier de Hanoï, et qui fait référence aux 36 corporations de métiers venus s’y installer autour du XVe siècle. Chaque rue correspondait à un corps de métier. Par ici, la rue de la soie. Par là, la rue du bambou.
Eux, ce sont des « scieurs de rues »
Si tu as un besoin quelconque de scier (un arbre, une planche de bois… n’importe quoi), ils sont là. Ils passent leur journée à attendre du travail, postés près des chantiers et des commerces de bois. Dans le même genre, on trouve des réparateurs de pneus, ou des types qui vendent de l’essence à chaque carrefour. Ces travailleurs précaires gagnent tout juste de quoi tenir jusqu’au lendemain.
18 heures
Les travailleurs rentrent chez eux. Et ressortent aussitôt. A la périphérie, dans le quartier de Me tri, la vie s’anime en bas des tours ou sur les terre-pleins centraux. Au programme: gymnastique ou partie d’échecs chinois.
20 heures
Rebelote. Les commerces tirent leurs rideaux, cédant la place aux restaurants qui se déploient sur les trottoirs. A Hanoï, comme partout au Vietnam, le dîner se prend au coin de la rue dans des cantines à l’ambiance chaleureuse. Les habitants s’y retrouvent entre voisins et se racontent les nouvelles du jour autour d’un bol de Phở
22 heures
Les derniers restos ferment leurs portes. La plupart des Hanoïens rentrent chez eux. Reste les touristes et les expats dans les bars.
Minuit
Avec le couvre-feu, les endroits encore ouverts se comptent sur les doigts de la main. De l’extérieur, tous les bars paraissent fermés. Mais à y regarder de près, on aperçoit des «guetteurs» dans l’embrasure des portes, chargés d’alerter si la police débarque. Les motos sont garés dans les arrière-cours.
2 heures du matin
Plus un bruit, les grandes artères se sont vidées, le vacarme des moteurs s’est éteint. La ville est paisible… Ça ne dure pas longtemps.
4 heures
Le soleil n’est pas encore levé que déjà la ville commence à s’animer. Quelques silhouettes apparaissent. Souvent des femmes, derrière les fourneaux. Elles préparent le bouillon du ph? au menu des travailleurs dans une poignée d’heures. Les chaises et les tables en plastique sont installées sur les trottoirs.
Source : http://www.liberation.fr/