A l’approche de la fête du Têt Nguyên Dán, le nouvel an lunaire vietnamien, Hanoï connait une ébullition palpable, peu à peu la folie envoûtante du Têt gagne la capitale.
Une course joyeuse aux achats
Les Hanoiens se répandent en masse sur les nombreux marchés de la ville pour faire leurs commissions afin de remplir le garde-manger. Egalement pour acheter des bâtons d’encens, objets votifs, éléments décoratifs pour le culte des ancêtres et des divinités. On se précipite également au marché aux fleurs de Quang An, le plus important de Hanoi, pour acheter l’arbre du Têt. Certains choisiront les fleurs de pêcher, d’autres de pruniers ou un kumquat, un arbre fruitier aux feuilles de vert foncé luisantes qui donne de petits fruits ronds jaune/orangé à la chair acidulée. Tout le monde veut les plus belles fleurs pour décorer son foyer et orner son autel des génies et des ancêtres. On observe un ballet incessant de motos qui traversent la ville pour livrer les arbres du Têt.
Un parfum de printemps
Çà sent le printemps dans les maisons ! Les Vietnamiens décorent aussi leurs maisons avec des bonsaïs et des plantes à fleurs comme des chrysanthèmes jaunes symbolisant la longévité. C’est une semaine de grande effervescence. Il faut nettoyer la maison de fond en comble, refaire les peintures, nettoyer les vêtements, les voitures et motos… Les gens s’attèlent à la décoration de leurs maisons avec des fleurs, fruits, objets décoratifs rouges et or, calligraphies qu’on disposent dans les coins les plus jolis de la maison.
Une fête familiale
Les enfants sont aux anges durant cette période ! Les préparatifs du Têt sont pour eux une grande source d’excitation. Ils savent que pour cette période faste, ils porteront des vêtements neufs, mangeront à loisir du banh chung, tireront des pétards, et qu’il y aura en plus des étrennes données par les différents membres de la famille. D’ailleurs, ceux-ci se rendent notamment dans la rue Hàng Ma, au cœur de l’ancien quartier de Hanoi, pour acheter les petites enveloppes rouges qui renfermeront les précieuses étrennes. Les commerces de cette rue croulent sous les lampions, les objets de décoration et les objets et papiers votifs. Parée de couleurs rouge et jaune criardes, elle devient à cette occasion la plus colorée de la ville, fortement teintée des couleurs de la spiritualité orientale. Dans son prolongement, on tombe sur la rue Hang Luoc où se vendent les fleurs de pêchers. Les négociations vont bon train. Tout cela crée une peinture vivante pleine de poésie qui réjouit particulièrement les touristes et les badauds venus humer l’ambiance du Têt.
Les familles se réunissent pour préparer les plats traditionnels du Têt. La star du nouvel an est sans consteste le banh chung ! Dans le nord du Vietnam, on le confectionne de forme carré (symbole de la Terre car les anciens croyaient que la terre était plate), à base de riz gluant, de graines de haricots mungo et de poitrine de porc, le tout enveloppé dans des feuilles de dong ou par défaut, dans des feuilles de bananier.
Vous l’aurez compris, les festivités du Têt sont vraiment une parenthèse dans la vie des vietnamiens. Au cours de cette période de renouveau universel, les vietnamiens sentent sourdre en eux la sève printanière qui agit comme une eau de jouvence purificatrice. De cette sensation presque impersonnelle, sont nées de charmantes coutumes : tout acte de l’An Neuf doit être pur et beau, car il constitue une augure engageant les douze lunes qui suivront.