Hanoi : portrait des vendeuses de rues

Temps de lecture : 3 minutes

Vendeuses de fleurs et de fruits

Dans le paysage urbain d’Hanoi il y a une apparition colorée qui se meut au gré de la journée dans les rues et ruelles de la ville, figure familière, incarnation d’une tradition culturelle : la vendeuse de rue ambulante. Dans le quotidien frénétique de la capitale, elle propose un moment de douceur, de quiétude et de contact humain.

Une vraie leçon de courage

Les vendeurs de rues sont quasi exclusivement féminins. Ce sont en effet, des femmes venant de la campagne pour la plupart, qui pratiquent cette activité. A vélo, à pied, portant palanche sur l’épaule ou poussant un chariot, souvent très lourd, ces femmes ne ménagent pas leur peine pour, par tous les temps, battre le pavé de la capitale pour vendre aux habitants fleurs, fruits, légumes, journaux, encas, habits… le contraste est d’autant plus saisissant lorsqu’on aperçoit des voitures 4*4 flambant neuves de la nouvelle classe riche vietnamienne côtoyer le mode de transport encore très traditionnel de ces vendeuses de rues.

Vendeuse de fruits avec palanche

Une tradition commerciale qui perdure…

Malgré le modernisme galopant, avec l’émergence des supermarchés et des chaînes d’épicerie, les vendeuses de rue ambulantes demeurent et les Hanoïens y restent très attachés. Faut dire que depuis sa plus tendre enfance, le Vietnamien a toujours connu leur vendeuse de rue ambulante. Un système de court-circuit qui fonctionne très bien, une sorte d’épicerie qui arrive jusqu’aux portes. N’est-ce pas à elle qui, à la sortie de l’école, il achetait des bonbons bien mielleux ?

Chaque habitant a également en mémoire les chants des vendeuses qui scandent les produits à vendre, apportant une touche singulière au concert de la rue. Cela constitue un enchantement pour les étrangers peu habitués à ce spectacle. Déjà en 1930, ces scènes de rue inspiraient les élèves de l’école des Beaux-Arts de l’Indochine. On peut retrouver leurs travaux à ce sujet à la bibliothèque de l’EFEO de Paris, à travers un bel ouvrage, exemplaire unique, d’une vingtaine de planches recto verso intitulées “les marchands ambulants et les cris de la rue à Hanoi”.

Scènes de rue par des élèves des Beaux-Arts de l’Indochine.

Lorsque la vendeuse de rue devient morceau d’art

Loes Heenrik est une jeune néerlandaise, artiste-voyageuse autodidacte. Elle est connue à Hanoi, pour avoir photographié ces vendeurs ambulants « Vendors from above » de la plus belle des façons : de haut. Elle a regroupé l’ensemble de ses photos au sein d’un livre. Un projet est en cours pour reverser une partie de ses bénéfices à ces vendeurs aux revenus souvent modestes.

Lors d’un voyage à Hanoi, privilégiez des achats locaux, dans la rue ! Et faites perdurer cette belle tradition.

Fabien: En fait, tout ça c’est à cause de Nicolas Bouvier. Si je n’avais pas lu « l’usage du monde », je n’aurais peut-être pas eu envie de voyager et d’écrire. Je n’ai pas son talent mais espère que cela vous donnera envie de découvrir cette si charmante ville de Hanoi.

Voir les commentaires (4)

  • Il y a quelques années il y a eu la volonté d'éradiquer ou de supprimer la présence de la plupart des vendeuses de rue des principales artères de hanoi. Qu'en est-il aujourd'hui ?

    • Bonjour Dominique,
      La municipalité d'Hanoï ne souhaitait pas "éradiquer" les vendeuses et vendeurs de rues. Mais a mis en place un contrôle de leurs activités, notamment pour assurer l'hygiène et la bonne circulation des voies publiques.
      L'authenticité demeure donc, mais elle est étroitement contrôlée.
      Merci pour vos lectures !
      L'équipe du blog d'Hanoï, blog d'Amica Travel.

  • Je suis à Hanoipour encore une semaine.j'adore cette ville.
    Ma fille me sert de guide, mais il me faudrait des mois pour assouvir toute s mes envies d3 découvertes
    Merci de me faire voyager par le rêve