De ses quatre saisons bien distinctes, Hanoi voit en chacune d’elle une saison des fleurs. D’ailleurs, les Hanoïens ont l’habitude de dire “Mùa nào thức nấy” (À chaque saison correspond une fleur). En mars, s’insinue dans certains boulevards et ruelles de la capitale le doux parfum des fleurs qui annoncent l’arrivée imminente du printemps et de ses belles journées ensoleilées. Parmi celles-ci deux ont la faveur des locaux, pour leur beauté et pour la symbolique qu’elles dégagent.
Le parfum des fleurs Sua est intimement lié à l’image de Hanoi et à sa poésie d’éternité. Ces petites fleurs blanches semblables à des flocons de neige ne fleurissent que pendant un seul mois, au mois de mars. Cette fleur simple mais élégante partie intégrante de la beauté gracieuse de Hanoi. Les arbres des rues Phan Dinh Phùng, Hàng Dâu, Trân Hung Dao, Hoàng Hoa Tham, Phan Chu Trinh, Thanh Niên… se parent de soyeux foulards de fleurs blanches en dessous desquels les Hanoïens aiment flâner pour humer leur parfum délicat. Fin mars certains trottoirs sont tapissés de ses pétals, enchantement printanier fugace si cher au coeur des habitants.
Annonciatrice du printemps, les fleurs Ban apparaissent fin du mois de février et perdurent jusqu’au début avril. Cette fleur orginaire du Nord-Ouest serait, selon la légende Muong et Thai, la transformation d’une jeune fille morte de désespoir suite à un chagrin d’amour. De couleur blanche et violette, légère et gracieuse, on pourrait les comparer aux jeunes filles vêtues de leur tenue traditionnelle, l’ao dai, tant elles envoûtent et charment le regard des contemplatifs.