Voici une rue du vieux quartier pleine de vie, riche en couleurs, en ambiances, en curiosités, faite pour musarder le nez en l’air au rythme lent de la promenade. S’étirant sur un petit peu plus de un kilomètre, la rue Phung Hung est un véritable concentré de vie du vieux quartier typiquement hanoïen. Difficile au premier abord de percer les mystères dissimulés, fabuleux témoignages de l’histoire ancienne et contemporaine. Alors suivez-nous dans cette agréable balade urbaine et butinez des instants de bonheur simple en découvrant un Hanoi pur jus.
Cette balade débute au croisement des rues Dien Bien Phu et Ton That Thiep, histoire de voir la voie ferrée et la vie qui s’y égrène le long des voies. Vous observerez le peu d’espace qu’il y a entre les habitations et les rails. C’est assez surprenant de voir le train débouler, à faible allure, à deux longueurs de baguettes des maisons. On peut marcher sur les voies sur une cinquantaine de mètres pour se rendre sur la rue Tran Phu puis pour ensuite rejoindre la rue Phung Hung.
La rue Phung Hung suit la voie ferrée sur son côté gauche. Sur son côté droit et en son début, on trouve des échoppes vendant des produits ménagers en tout genre : bassines en plastique, balais, serpillères… Le plus intéressant n’est pas là mais quelques mètres plus loin.
Remontez la rue et prenez à droite dans la Nguyen Van To. Tous les matins se tient un petit marché de quartier qui ne manque de pittoresque.
Prenez ensuite à gauche la rue Nguyen Quang Bich. Cette petite rue est bordée par endroits de belles et anciennes maisons coloniales aux façades décrépies mais ô combien charmantes. C’est dans cette rue que se trouve le fameux Mojito Lounge Bar, créateur du détonnant pho mojito. Un cocktail made in Vietnam aux saveurs de la soupe reine du pays.
En poursuivant sur la rue Nguyen Quang Bich vous débouchez à nouveau sur la rue Phung Hung. En marchant quelques mètres, on arrive à un crématorium. A côté de celui-ci se trouve des échoppes spécialisées dans la confection de couronnes mortuaires. Ces échoppes sont aux pieds de superbes vieilles bâtisses coloniales datant des années 1920. Tous les jours, on peut observer les convois funéraires. Vous remarquerez qu’hommes et femmes portent des bandeaux blancs autour de leurs têtes. Le blanc étant au Vietnam la couleur du deuil.
Un peu plus loin se trouve un « bia hoi corner » très local. Comprenez, un angle de rue avec des micros brasserie locales. Fréquentés principalement par les hommes, les « bia hoi » servent une bière légère et souvent quelques plats joliment fagotés. Un épatant repaire dévolu à la camaraderie et à la cuisine viet, vraie de vraie, familiale, campagnarde, sûre de sa main. A la sortie des bureaux, les bia hoi du quartier sont remplies et les causeries et les appétits sonores débordent dans les rues.
A quelques pas de la gouaille bistrotière se trouve le coin des marchands de tissus. En continuant vous arrivez au croisement de la rue Hang Vai.
Parfait, il est temps de se désaltérer d’un bon jus de canne à sucre fraîchement pressé ! Au-delà de ses effets désaltérants, la canne à sucre ne manque pas de vertus thérapeutiques. Ce jus purifie tout le corps. Il prévient de la carie dentaire, renforce le foie et les reins et favorise la bonne digestion. Il agit comme un laxatif doux en raison de quantités élevées de potassium. De nature alcaline, il se bat contre les cancers du sein et de la prostate. A consommer donc sans modération tout en observant la vie grouillant autour de nous.
Toujours en remontant la rue Phung Hung, on arrive sur la rue Hang Ma. Prenez-la et vous verrez quelques bijoux architecturaux de l’époque coloniale. Durant les festivités du Têt et de la fête de la mi-automne, la rue Hang Ma (rue des objets votifs) croule sous les lampions, les objets de décoration et les objets et papiers votifs. Parée de couleurs rouge et jaune criardes, elle devient à cette occasion la plus colorée de la ville, fortement teintée des couleurs de la spiritualité orientale.
Après la pause jus de canne, que diriez-vous de vous poser en terrasse pour boire un café vietnamien ? Et pourquoi pas un café à l’œuf ? Etonnant non ? Le plus étonnant, ce sont les clients attablés et terriblement absorbés. En effet, de nombreux Vietnamiens aiment apporter leur cage à oiseaux pour entendre ceux-ci chanter ensemble. C’est touchant de les voir aussi contemplatifs devant ces égosillements.
La poursuite de la balade est moins poétique. Il est vrai mais reste un trait culturel de Hanoi. En remontant la rue, on remarque des étals de viande de chien. Les âmes sensibles rebrousseront leur chemin. C’est principalement dans le Nord du Vietnam que cette pratique perdure, connue pour apporter « chance et virilité » à ceux qui s’y aventurent. Mais selon Hoang Ngoc Bau, un des rares vétérinaires de Hanoï, cela s’explique aussi par une conjonction de facteurs historiques, notamment le manque de nourriture pendant les nombreuses années de guerre. « Le pays était très pauvre et nous avons eu une longue guerre. Nous mangions tout ce que nous trouvions pour rester vivants (…). Insectes, chiens, chats, même des rats. C’est devenu une habitude », raconte-t-il.
Après cette vision des plus surprenantes, vous débouchez sur la rue Hang Cot. Là, vous êtes à deux pas du marché Dong Xuan et de du quartier où se situe nos bureaux. Passez nous dire bonjour et profitez-en pour découvrir notre quartier qui ne manque pas d’intérêt.